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Publié en décembre 1998

Préfacé par Claude Evrard-Coupic †

Prix de la Promotion poétique 1999

de la Société des poètes français

La poésie et son poème souvent fixés dans une rigidité dictée par des lois implacables, enfermés dans des structures sévères, des formes à respecter au risque de les voir exclus par des censeurs intransigeants et bornés. Or, la plus grande liberté devrait être accordée à l’art d’évoquer, de suggérer les sensations, les émotions vives de la pensée et de les déposer dans une écriture musicale harmonieusement rythmée. La poésie est une autre manière de penser, elle se confond avec la métaphysique par son mode de révélations intimes et le vœu de plonger aux racines de l’être, de dépasser les frontières de l’esprit. Pourquoi faudrait-il compter son inspiration sur les doigts et la porter obligatoirement dans un cadre imposé ? Qu’importe l’académisme ou la liberté d’expression pourvu qu’on ait la poétique.

C’est dans cet esprit que Marie Vermunt nous rassure d’emblée par le regard d’une Lucarne inquiète de sa lumière, cinq vers libres ont suffi à nous inoculer l’angoisse et à nous en guérir 

 

Dans la tourmente suspendue

Tangue un cortège d’écume

 

La Terre s’étanche de la colère diluvienne

Le voile laiteux s’est déchiré

Une lumière chaleureuse inonde nos regards.

 

De même l’inéluctable Automne s’insère avec élégance dans notre âme séduite et destinée

 

Le souffle équinoxial expire l’été

Les frimas enveloppent l’hamadryade frileuse.
L’automne attise son brasier.

Sur la vitre, l’aquilon paraphe le deuil estival.

 

Et…

Dans l’âtre, l’hiver impatient brûle nos heures.

 

Et au hasard de l’œuvre, l’élixir mesuré s’épanche sur nos restes d’espoir tandis qu’une fête nouvelle remplace la fête éteinte. Le souffle discret d’une passion différée comme l’exil s’égrène en douloureuses espérances. Un trouble incandescent, une icône attentive, le contre-chant éclairé d’une âme effacée. Et les thèmes de l’amour, de l’enfance, des mémoires sacrées, de la douleur plurielle, l’exclusion, la mort de se suivre…

Une grande authenticité poétique domine partout en courtes réflexions bien ciselées.

Clairs-Obscurs est illustré par six bois gravés de la poétesse. Enfin Marie Vermunt prolonge ce souci de faire correspondre les arts entre eux et de réaliser cette parenté en déposant au-dessus de chaque texte, la musique complice de l’œuvre. Le choix est une réussite et la connivence parfaite. Nous passerons de Bizet à Fauré, de Lekeu à Magnard, de Chausson à Poulenc, de Scriabine à Prokofiev, de Satie à Stravinski pour en entendre bien d’autres encore.

Lecteur attentif, aimable et méritant, réjouis-toi enfin de ce recueil pas comme les autres. Un ouvrage dont la clarté d’âme rayonnera sur tes heures ordinaires. Un style perméable à toutes les sensations, une gerbe d’émotions rares. Lis ce livre et ce miroir de l’oubli qui est souvent le nôtre, réfléchira pour toi bien des images perdues.

 

Claude Evrard-Coupic

Ouvrage disponible sur commande chez l'auteur au prix de 10€

Marie Reynaud-Vermunt

284, route d'Italie

Le Lazarier

05380 Châteauroux-les-Alpes

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